Madagascar

Projet Ankombajoby

 

 

13 Octobre - 12 Novembre 1994

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carte de Madagascar

 

 

 

Quelques informations générales sur le pays....

 

Superficie : 587’040 km2

Population : 13 millions de malgaches environ

PNB (94) : 10,4 milliards de $

PNB/hab. : 800 $ (c’est un des pays les

plus pauvres du monde)

Inflation : plus de 20 %

Capitale : Antananarivo, 750’000 habitants

Espérance de vie : 52 ans (hommes), 56 ans (femmes)

Langues officielles : français et malgache

Type de gouvernement : république, ancienne colonie anglaise puis française

Climat : tropical sur la côte, tempéré dans le pays,

et aride au sud.

 

 

Introduction

 

 

Tout a commencé au début de l’année 1994, en Janvier. Nous étions alors en première Scientifique. Notre professeur de sciences naturelles M. Lenormand (Bioman pour les intimes) a remarqué dans un prospectus du Ministère Français de l’Environnement un article : « 1000 défis pour ma Planète », proposant de donner des bourses pour financer des projets en fonction de leur intérêt.

 

Notre professeur a habité quelques années à Madagascar avant de venir s’installer en Suède, et il a tout de suite pensé qu’il serait possible de monter une opération sur cette grande île à l’Est du continent africain. Madagascar est célèbre pour ses Lémuriens, mais ceux-ci sont menacés de disparition : pourquoi ne pas tenter d’en sauver quelques-uns ? Un autre fléau grave persiste là-bas : les feux de brousse qui font des ravages. Et il n’y qu’une seule solution pour éviter la désertification : le reboisage. Nous pourrions aussi travailler dans cette direction... Il nous en a donc parlé pendant les deux heures d’un cours du mercredi après-midi, et nous avons été conquis. Bien sûr, certains n’y croyaient pas tellement au début, mais leur scepticisme a vite fait place à l’enthousiasme.

 

Voilà, le projet était lancé ! Il a fallu tout organiser, préparer un dossier de candidature pour la bourse du Ministère, chercher d’autres sponsors, faire des panneaux d’exposition pour présenter le projet au musée de Skansen à Stockholm... Nous avons finalement reçu la bourse, et nous aurions pu partir au début de l’été, mais certains petits problèmes nous ont forcé à remettre l’expédition à l’automne : plus assez de places dans les avions (vacances scolaires...), manque d’argent , et une élève qui n’aurait pas pu participer à ce voyage s’il se réalisait à cette date.

 

Les vacances d’été passent donc, et à la rentrée, la classe perd une élève, Nathalie Roche, mais en regagne deux : Ingrid Guet de Grenoble et Olivier Müller de Marseille ! Ils sont de suite intégrés au projet (les chanceux, ils arrivent au bon moment !) : nous sommes à présent 12 élèves en Terminale S. Les préparatifs continuent : nous passons plusieurs week-ends à laver des vitres (au Lycée, chez des particuliers) pour remplir la caisse. Pendant ce temps Bioman négocie avec Air France pour obtenir des billets avantageux pour le voyage. Il y parvient plutôt bien : on partira à 10’000 km de Stockholm pour le prix d’un vol jusqu’en Espagne. Bien joué !

 

La date du départ à été fixée au 13 octobre. Plus ce jour approche et plus on est excité, et plus les autres terminales nous font un peu la tête : c’est tout à fait compréhensible... Encore quelques réunions avec les parents pour fixer les derniers détails, et enfin, le jour après notre premier contrôle de philosophie, on se retrouve tous à Arlanda, l’aéroport de Stockholm, pour le grand départ. La suite ? Vous la lirez dans la seconde partie de ce rapport, notre « Journal » !

 

Bonne Lecture !!!

 

Toute l’équipe !

 

 

 

 

PS. : Le principal sujet d’inquiétude de nos parents était l’influence qu’aurait pu avoir cette dangereuse expédition sur nos résultats au Baccalauréat : en effet, manquer quatre semaines de cours (dont dix jours de vacances « officielles » tout de même) pendant la dernière année de lycée, c’était assez téméraire... Pourtant, voici les résultats de notre classe à cet examen tant redouté : 100 % de réussite, 1 mention Bien et 7 mentions Assez Bien. Plutôt réussi, non ?! Bonnes Vacances !

 

 

 

 

Rapport d'activité sur le projet 

ANKOMBAJOBY

« 1000 défis pour ma planète »

MADAGASCAR

Du Jeudi 13 octobre au Samedi 12 novembre 1994

 

par Benjamin Lenormand

 

 

Sur un projet aussi ambitieux, il me fut difficile de conclure pour que le départ se réalise dans les meilleures conditions de sécurité morale et financière. Je vivais des moments d'angoisse jour et nuit, qui s'agrandissaient au fur et à mesure de l'approche du départ. Heureusement, nous verrons que l'ensemble du projet fut une réussite quasiment totale. Au retour, les familles et le proviseur accueillirent des enfants resplendissants avec les souvenirs impérissables de leurs aventures merveilleuses au pays de la Grande Lémurie.

 

 

I. Avant le départ

 

Après quelques réunions avec les parents d'élèves, il a fallu :

- s'occuper des vaccinations ainsi que de la constitution de la pharmacie de bord. Les vaccinations ont été réalisées par le médecin du centre des Maladies Tropicales. Il nous a prescrit aussi des antipaludéens (Kloroquine, Paludrine), des corticoïdes, des antibiotiques, des antidiarrhéiques, etc... L'infirmière du lycée, Mme Marianne UDDFORS, nous a bien aidé dans cette tâche. Des mères d'élèves nous ont bien soutenu le moral au moment des vaccinations.

- s'assurer des conditions d'hébergement et de transport.

- étudier le financement et les dépenses prévues.

- présenter Mme Yolande IAVILISY (coordinatrice du projet à Antananarivo)

- établir la liste exacte du matériel et affaires à emporter.

 

Nous sommes encore allés laver des vitres. Mais cela ne suffisait pas. Après avoir acheté tous les billets d'avion, il ne me restait pas suffisamment d'argent pour partir. En effet, j'espérais sur une aide par une association franco-malgache. Mais après de nombreux coups de téléphone, elle m'annonce qu'elle ne pourra pas m'aider. Je remercie vivement le lycée et l'APE (Association des Parents d'Elèves) de m'avoir bien voulu accorder une aide supplémentaire. J'ai fait une dernière démarche auprès du directeur d'une société franco-suédoise, mais en vain. Enfin, avec environ vingt mille francs pour un voyage d'un mois avec quatorze personnes, il fallait tenter l'aventure. Je me suis senti, à ce moment, vraiment seul face à une énorme responsabilité.

 

J'ai eu de gros soucis pour communiquer avec Madagascar. En effet, il était impossible de joindre les responsables à Antsiranana (Diégo-Suarez). Je n'ai eu juste qu'un courrier. Pour Antananarivo, la télécopie et le téléphone furent très difficiles à obtenir, avec de très longues heures d'attente. Il fallait obtenir rapidement l'agrément du projet car, à Tananarive, celui-ci faisait beaucoup d'envieux.

 

De nombreux problèmes vont surgir dans les derniers temps :

- les quatre malgaches qui devaient venir ne le peuvent pas, sauf une personne.

- obtenir son billet et l'envoyer en D.H.L. (coût élevé)

- demander une autorisation de sortie du territoire malgache car elle appartient à l'Education Nationale, ainsi qu'une demande de congé.

- lui envoyer les papiers nécessaires à l'obtention de son visa suédois.

- contacter le consulat de Suède à Antananarivo.

- obtenir sur place, une aide administrative pour régler au plus vite le visa (Consul de France, Ambassadeur de Suède, Autorités suédoises du ministère de l'Intérieur)

- mobiliser les élèves à des activités de courrier, de presse, de photocopie, de préparation de panneaux d'exposition (que l'on a placé à Skansen), à des lavages de vitres, à préparer leur matériel...

- collecter les fonds.

- à faire des courriers supplémentaires et en particulier à des malgaches.

 

En fin de compte, nous sommes allés à l'aéroport d'Arlanda avec une grande joie, afin de pouvoir faire de notre mieux pour réaliser ce projet, mais avec tout de même une certaine appréhension.

 

 

II. L'équipée tananarivienne

 

Le voyage s'est très bien passé. Ambiance très sympathique, plein d'entrain, avec une escale de deux heures à Paris. Air France est bien à la hauteur de sa réputation sur les vols longs courriers : service impeccable, repas très fins, ambiance feutrée... La prise en charge à l'arrivée par les familles d'accueil fut excellente. Les parents d'élèves du Lycée Français de Tananarive, avec l'efficacité de leur présidente Mme DEVELP, et du proviseur adjoint M. Eric DOUÇOT, ont permis à nos élèves de se sentir plus tranquilles malgré les petits problèmes de bagages (En effet, nous les avons reçus que deux jours après notre arrivée...). Dés le lendemain, les premiers signes de la "Tourista" se font sentir chez une élève. Il ne faut surtout pas oublier les antipaludéens tous les jours pour tout le monde. Toute l'équipe est impressionnée par les différences sociales exacerbées (le luxe côtoyant la pauvreté extrême). Première impression pédagogique à traiter rapidement pour éviter les confusions. Le livre de la vie est maintenant ouvert sérieusement. Tout doit être apprécié à sa juste valeur car le dépaysement est total.

 

Présentation du Lycée Français et de ses partenaires à l'occasion d'un cocktail donné en notre honneur par l’administration, les parents d’élèves, les enseignants du lycée français, et en particulier par Mme PAYEN, professeur de biologie-géologie du Lycée Français et les élèves de son Club Nature. Elle complète son exposé par une visite des environs de Tananarive et en particulier d'un superbe Lavaka (zone d'érosion dans les sols).

 

Avec Yolande, Monique et Bernard, nous organisons des entrevues avec des autorités malgaches, en particulier le secrétaire général de l'Education Nationale M. Gathien HORACE, le ministre de l'environnement M. G. Aldine RABELAZA, des responsables des Eaux et Forêts, du W.W.F., de Conservation Internationale M. Patrick DANIELS, du consul de Suède M. Gunnar KONOW. Nous n'avons pas pu rencontrer les autorités françaises car elles étaient très occupées par l'arrivée de M. BRY (directeur de l’AEFE et ancien ambassadeur de France à Antananarivo).

 

Tout semble si facile, pourtant il m’est très difficile de contacter et de réunir tous les élèves (toutes les familles sont très éparpillées, et le téléphone ne fonctionne pas forcément...), de trouver un moyen de transport, de se déplacer en ville à cause du trafic intense, des distances relativement longues et du mauvais état des chaussées. Il faut de plus s'occuper du futur départ pour l'Ankarafantiska (réserve naturelle près de la ville de Majunga) et ensuite pour Antsiranana, avec un moyen de transport le moins onéreux et le plus fiable, le matériel de campement, la nourriture (il est par exemple impossible de trouver différentes conserves).

 

J'ai eu de gros problèmes pour la recherche de véhicules. En effet j'avais trouvé un transporteur pour louer un taxi-brousse, mais le lendemain, il m'annonce que son taxi est en panne. J'ai finalement loué deux minibus dont l'un était presque neuf, mais l'autre, d'aspect général correct, avait déjà beaucoup roulé.

 

M. Gathien HORACE a mis à notre disposition un minibus avec son chauffeur pour nos déplacements en ville. Je remercie beaucoup Yolande et Monique qui nous ont aidés pour toutes les démarches, les courses avec la voiture de Yolande. A notre retour, nous avons organisé chez Yolande un apéritif avec M. Gathien HORACE et Mme la député Louise Odette RAHAINGOARISOA, et le lendemain un grand cocktail avec le proviseur adjoint M. DOUÇOT et les familles d'accueil.

 

Une visite du Parc Zoologique de Tsimbazaza nous a permis de présenter globalement aux élèves la faune et la flore malgache. Les élèves ont pu aussi avoir un aperçu de la musique traditionnelle en se rendant à un concert donné au stade. Pour des raisons de logistique, nous n'avons pas pu partir le mardi matin comme c’était prévu initialement, mais seulement le mercredi après-midi.

 

 

III. Les transports

 

Les élèves ont un souvenir inoubliable du trajet Antananarivo-Antsiranana. Il est vrai que cela a constitué un caractère d'aventure peu commun. Très vite, ils ont su différencier le confort relatif de chaque véhicule tout au long du parcours. Il a fallu les permuter de temps en temps pour limiter les inégalités. Après une dernière halte à l'unique Grand supermarché de Tananarive sur la route de l'aéroport, nous voilà en route pour l'ouest en direction de Majunga. Très vite les feux de brousse apparaissent, éclairant lugubrement la campagne. Celle-ci, avec ses petites et nombreuses collines (Tanety) est pourtant de toute beauté. C'est la fin de la saison sèche (Mai à Octobre). Les feux sont attisés par le Varatraza (alizé du sud-est), ne laissant derrière eux qu'une prairie dégradée noircie avec des touffes d'herbe dure (Bozaka) et de grands lambeaux de terre rouge (Latérite) stérile, et des blocs détritiques rocheux. Nous allons progressivement quitter les terres des Hauts-Plateaux de l'Imerina pour nous diriger vers les plaines arides de l'ouest vers l'Ankarafantiska. Au petit matin, après avoir roulé toute la nuit, nous nous arrêtons pour acheter quelques poulets vivants et des fruits. Près de notre première étape, un des minibus tombe en panne de moteur. Surtout que les élèves ne se découragent pas ! Je les fais transférer à l'étape par l'autre bus. La réparation faite, nous allons rejoindre les autres. Dans la réserve, nous avons pu voir le travail réalisé par l'UNESCO et le W.W.F.. Les conditions d'hébergement sont très sommaires. Nous pouvons observer la très belle relique forestière constituée d'arbres caducifoliés de type climat tropical sec avec sa collection de lémuriens (sept espèces : Propithecus, Lemur fulvus, Avahi laniger, Lepilemur edwarsii, Phaner furcifer, Microcebus murinus, et Hapalemur), d'oiseaux, de caméléons, d'insectes, de reptiles comme des lézards (Oplurus, Zenosoris) et même des crocodiles dans le lac proche de la station. Il y a aussi une opération de protection et d'élevage de 2 espèces de Tortues très rares (Tortue à soc ou Angonoka ou Geochelone yxiphora, et Tortue à queue plate ou Kapidolo ou Pyxis planicanda).

 

Le lendemain, juste avant de repartir, le mécanicien démonte une partie du moteur. Enfin, après un bon retard nous partons. Il faudra beaucoup de patience et de courage, et annihiler les petits conflits pour arriver de bonne humeur à destination. La poussière de latérite recouvrant la piste nous a bien maculé, estompant légèrement les cernes de fatigue. Les paysages traversés ont été pour l'équipe un émerveillement sans pareil, surtout à l'arrivée à Ambanja. C'est une petite ville dans un paysage de forêt tropicale humide avec ses très belles plantations de Cacao, de Manguiers, de Bananiers, d’Ylang-Ylang, de Caféiers, de Poivriers, de Vanilliers... avec en plus de nombreuses orchidées épiphytes, de fougères et de lianes. C'est en plus la fin de la piste : il reste 250 km de route goudronnée pour arriver jusqu'à Antsiranana (Diégo-Suarez). Rencontre insolite avec le Chef de Province (préfet de la province de Diégo-Suarez, de sa femme et de son garde du corps vers sept heures du matin, sortant du petit restaurant où nous allions prendre notre petit déjeuner. Sur la route, nous faisons une halte au Lac Sacré d'Anivorano Nord où se trouvent de nombreux crocodiles sacrés. Nous sommes à 70km de Diego et nous avons hâte d'y arriver. Les élèves sont de plus en plus énervés. Les paysages se succèdent. Après les plaines marécageuses regorgeant de canards sauvages, nous traversons des zones où il y a eu un volcanisme intense, avec le massif de la Montagne d'Ambre, bordé par des karsts calcaires appelés « Tsingy » en malgache, d'une réelle beauté, installé sur des plaines recouvertes par une savane arbustive. Après une arrivée à Diego-Suarez avec comme toile de fond la magnifique baie et son Pain-de-Sucre, nous nous retrouvons un samedi après-midi dans la cour du lycée français. Je paie les chauffeurs et la location des minibus, trouvant la note vraiment salée. Nous prévenons le proviseur et nous retrouvons le professeur de Biologie-Géologie, M. Claude BROUTÉ et son fils Diego qui nous répartissent dans les différentes familles.

 

La majorité de nos activités que nous allons avoir vont dépendre des moyens de transport. J'ai du louer à de très nombreuses reprises des taxi-brousse (taxibe). J'ai pu quelques fois bénéficier pour des petits déplacements de prêts de voitures particulières. Les militaires nous ont fourni un camion pour les opérations de reboisement. J'ai loué à deux reprises de grandes barques pour aller sur Nosy-Hara. Les élèves et moi-même avons pris souvent des taxis en ville, heureusement bon marché. Et nous avons beaucoup usé nos chaussures. Nous avons aussi eu à deux reprises l'assistance de deux voitures tout terrain du W.W.F. et les élèves ont souvent été véhiculés par des parents d'élèves.

 

En conclusion, j'ai eu beaucoup de difficultés pour trouver des moyens de transport en bon état, ce qui m'a fait perdre beaucoup de temps, d'énergie et d'argent. Le moral des élèves a souvent été affecté par cette perte de temps et par les incertitudes de moyens de transport. Cela m'a tout de même permis de réaliser de belles économies pour nos déplacements.

 

Pour finir, il a fallu négocier le prix de nos billets d'avion avec Air Madagascar pour le retour sur Tananarive. J'ai réussi à obtenir une aide appréciable de la part du chef d'agence de cette compagnie et je l'en remercie encore très chaleureusement.

 

 

IV. Les opérations "1000 défis pour ma planète", Projet Ankombajoby

 

Hors du temps passé en cours, les élèves ont été occupés par quatre grandes opérations :

- La préparation de pépinières et leur mise en place, avec une sensibilisation auprès des élèves des écoles pilotes.

- La reconnaissance et la préparation des terrains, ainsi que le reboisement en plantes forestières, fruitières et médicinales proche des écoles pilotes.

- La capture et la récupération de lémuriens pour les installer sur l'île de Nosy Hara.

- La reconnaissance des sites et la préparation de l'installation des Lémuriens sur Nosy Hara.

 

Ces différentes opérations ont été réalisées avec beaucoup plus de succès que je ne le pensais au départ à cause de toutes les difficultés auxquelles j'ai été confrontées comme par exemple la recherche de bois d'ébénisterie pour la construction des pépinières, le repérage des lieux de plantation, de la sélection des meilleurs plants, de la rencontre avec les différentes parties pour élaborer les plans des différentes activités. Les membres de l'A.S.E. (association pour la sauvegarde de l'environnement) m'ont bien aidé.

 

Il a fallu trouver les techniques et le matériel de capture des animaux, faire les démarches administratives pour avoir les autorisations, maintenir la pression chez tous les participants et en particulier mes élèves et les élèves des autres établissements afin de pouvoir les mobiliser rapidement. J'ai du accroître jour et nuit la surveillance des chérubins au niveau santé, moral et activités.

 

Pendant deux semaines environ les événements vont vite se succéder. Nous avons eu de nombreuses rencontres avec les membres de l'A.S.E, les élèves du lycée Français, du lycée Malgache, les parents d'élèves, les écoliers et leurs institutrices ainsi que les proviseurs et directeurs. J'ai pour ma part rencontré le vice-consul de France, des autorités malgaches et en particulier le vice-président de Province (sous-préfet), le responsable du Service provincial des Eaux et Forêts, le responsable du W.W.F., le chef de service de la Télévision, le président du Fivondrona de Diego II (chef de district), le président des Fokontana (chef de zone villageoise), le député de Diego, des colonels...

 

Les opérations pour les pépinières ont été un franc succès. J'ai laissé le dernier travail à faire aux élèves pour installer les trois dernières pépinières dans le village de Mangoko. Les pépinières que nous avons placé dans les écoles des villages de Sakaramy et de Joffreville sont en bois blanc, d'une contenance d'environ un mètre cube, remplie d'une couche de sable surmontée d'un mélange de terreau, de fumier et de terre locale. A Sakaramy nous en avons disposé quatre dans une petite vallée forestière près de l'école, et à Joffreville près des bâtiments scolaires, à l'endroit le plus proche du robinet d’arrivée d’eau, dans un jardin, crée et entretenu par des écoliers sous la responsabilité d'une institutrice très dynamique. Nous en avons profité pour repérer les zones à reboiser.

 

Nous sommes allés chercher les plants à la station forestière des Roussettes du Parc National de la Montagne d'Ambre. Le chef des pépinières nous a aidé dans notre choix pour les meilleures essences et qualité des plants. Ce fut très agréable et très enrichissant de travailler avec lui. Le parc est splendide. C'est une forêt de type ombrophile primaire, avec une très grande variété d'espèces végétales. Elle est malheureusement très dégradée sur les flancs du massif en raison d'une forte pression anthrophique. C'est donc un vestige verdoyant au coeur de cette zone aride de la région de Diego-Suarez. Ce fut un grand travail que de mobiliser le maximum de participants pour ces opérations de reboisement. Au total, nous étions plus d'une cinquantaine de personnes avec de nombreux élèves, des membres de l'A.S.E., des militaires et des enseignants. Et qui de sa pelle, et qui de son seau, et qui de son terreau et qui de son plant a bien participé à la mise en terre de ces futurs arbres ! Ces moments de véritable coopération furent mémorables. Quelle belle leçon de vie ! Au cours de la deuxième semaine, il a fallu s'occuper de la capture et de la récupération des animaux en captivité. J'ai réussi à obtenir les autorisations ainsi qu'une aide en personnel du service provincial des Eaux et Forêts. Conservation Internationale m'a envoyé de Tananarive une sarbacane avec des seringues hypodermiques à anesthésiant. Nous avons fait une première sortie avec l'aide d'un pisteur qui a construit des pièges. Après de longues heures d'attente nous avons essuyé un échec. Un autre jour, nous avons essayé une autre direction à l’ouest de la Montagne d’Ambre. Mais les animaux étaient très peu nombreux et très farouches, donc très difficiles à approcher. Malgré la sarbacane, nous n'en avons pas capturé. La dernière possibilité fut de récupérer les animaux en captivité chez des particuliers. Il est en effet interdit par la loi d'en détenir en captivité. Avec l'aide d'agents des Eaux et Forets, nous en avons pris cinq. Avant de les emmener sur Nosy-Hara, nous avons subi une grande déception. Les pécheurs, voyant les lémuriens, nous apprennent qu'il est interdit par tradition d'introduire ces animaux sur l'île qui est sacrée. Il y a une possibilité de le faire, mais il est indispensable d'avoir une autorisation royale car le roi est le garant des traditions de toute la région. Nous n'aurons malheureusement pas le temps de discuter avec lui car il habite à plus de 100 km. Mais heureusement je connais des personnes qui pourront négocier, sachant qu'il existe une zone sacrée de même nature que Nosy-Hara et qui abrite des Lémuriens.

 

Il faut maintenant songer à notre proche retour sur Tananarive et faire nos adieux et nos remerciements à toutes les personnes qui nous ont aidé.

 

 

V. Les amitiés Nord-Sud

 

Cette riche expérience a permis de nouer des contacts très forts entre les différents participants. Très rapidement un courant d'amitié est passé entre mes élèves et ceux des autres établissements (Malgaches et Français) ainsi qu'avec des adultes (famille d'accueil, membres de l'A.S.E.). Ils ont appris à se connaître, à découvrir les différents modes de vie, les traditions, leur cuisine et leur musique folklorique. Il a fallu qu'ils s'adaptent. Cela n'a pas toujours été facile, mais de gros efforts ont été fournis. Il y a toujours cette tendance à critiquer et à transposer ses manières de vivre dans un nouveau milieu, mais cette réaction n'a pas été, la plupart du temps, possible. Et c'est aussi bien comme cela pour tout le monde. C'est dans des conditions différentes, voire difficiles, que la valeur de chaque individu est cristallisée. Je n'ai pratiquement pas eu à faire de la thérapie de groupe car mes élèves ont vraiment été à la hauteur de leurs responsabilités entre eux et avec les autres participants. Du courrier est maintenant échangé entre le Nord et le Sud. Ce fût pour moi une grande aventure pédagogique car il a été nécessaire d'apprendre à toute une communauté les différentes instances politico-sociales, les conséquences catastrophiques de mauvais comportement, les limites admises pour les actions, les espoirs et les encouragements, les intérêts de telle ou telle découverte et les enrichissements que l'on pourrait obtenir à conserver et à protéger d'une manière simple mais efficace de la Nature de Notre Planète Terre.

 

 

VI. Les Finances

 

Les dépenses, en dehors des 17 billets d'avion (12 élèves, billets financés par les familles, moi-même et quatre malgaches), et de l'accueil d'une malgache à Stockholm, ont été de plusieurs types qui ont globalement couvert les vingt mille francs français que j'avais au départ (14'000'000 Francs Malgaches environ) :

- santé : vaccinations, médicaments, visites médicales : pour 700'000 FMG.

- visas et autorisations : visas malgaches (240 SEK/personne sauf pour les 3 fils de diplomates), autorisations d'entrée dans les parcs et les réserves (Tsimbazaza, Ankarafantiska, Montagne d'Ambre). Visas : 1'200'000 FMG, autorisations : 400'000 FMG.

- transports :

- location de voiture : 650'000 FMG

- location des minibus : 3'500'000 FMG

- location de moto : 150'000 FMG

- camion militaire : 50'000 FMG

- billets d'avion Diego-Tana : 3'100'000 FMG

- taxes d'aéroport : 900'000 FMG

- location de barques : 750'000 FMG

- taxi-ville : 100'000 FMG

- Paris : RER, bus : 700'000 FMG

- repas, hébergement, petit matériel de camping : 2'000'000 FMG

- cadeaux (spiritueux, parfums, souvenirs malgaches) : 800'000 FMG

 

Soit pour un total de 14'300'000 FMG, soit la somme de 20'500 Francs français ou d’environ 30’000 couronnes suédoises. J'ai réussi à serrer au maximum les dépenses car il fallait absolument assurer un équilibre entre l'argent disponible et les dépenses. Encore une fois, les transports ont amputé le budget puisqu'ils ont représenté plus de 72% des dépenses. Heureusement qu'Air Madagascar a bien voulu nous fournir une bonne réduction sur les billets. il faudra encore assurer les quelques dépenses qui seront occasionnées lors de la venue de trois malgaches à Stockholm ce printemps.

 

 

VII. Suivi et bilans

 

Ayant constaté et mis en situation de travail sur le terrain de nombreuses personnes et en particulier des enseignants, des élèves du Lycée Français, du Lycée Malgache et des Ecoles Pilotes, et des membres de l'A.S.E., j'ai laissé des instructions et quelques moyens financiers pour assurer un suivi logistique des diverses opérations réalisées :

- entretien des pépinières et des plantations,

- nouvelles implantations de pépinières dans les zones de reboisement,

- sensibilisation dans les zones rurales et dans les écoles de la ville au sujet des méfaits des feux de brousse, de la déforestation et de la capture des animaux protégés,

- discussion avec le roi et les autorités locales,

- constructions de l'abri et de réservoirs d'eau sur Nosy-Hara,

- introduction dans les meilleures conditions des animaux sur l'île,

- surveillance des animaux, de l'état de la forêt, ainsi que du bon fonctionnement des bassins

- mise en place d'un système de gardiennage de la réserve.

 

Je tiens à remercier un grand nombre de personnes et d'organismes sans lesquels le projet n'aurait pas pu se réaliser. Les objectifs fixés ont, dans l'ensemble, été atteints. Les dépenses ont été limitées à leur strict minimum grâce au concours d'Air France, d'Air Madagascar et de la gentillesse et de la discrétion des familles d'accueil ainsi que Madame Yolande Iavilisy. Ce projet a eu un impact très important sur les élèves qui ne sont pas prêts d'oublier cette aventure extraordinaire, sur les autres adolescents qui ont pu connaître la Suède à travers les récits que mes élèves ont pu donner, sur la population locale qui a été sensibilisée sur le grand problème de l'Environnement et de l'avenir de notre Planète Terre.

 

J’aimerais aussi faire remarquer qu'une association en France (AideMadagascar), suite à notre projet, est prête à réaliser le même genre d'opération en envoyant des élèves de lycée agricole qui auraient des actions directement impliquées dans les problèmes de la conservation et de la protection de la Nature à Madagascar.

 

 

Fait à Stockholm, printemps 1995.

 

Benjamin Lenormand

 

 

 

 

 

 

L’aventure vue par les élèves :

 

Madagascar 1994

le JOURNAL  !

Terminale S

 

par Olivier Müller

 

 

Jeudi 13 octobre

Départ de Stockholm

Ça y est, c'est parti pour un mois de délire ! Après trois semaines d'intense suspense pendant lesquelles les autres terminales et Wael nous disaient qu'on ne partirait pas, on s'est tous retrouvés cet après-midi à l'aéroport d'Arlanda pour le grand départ. Pour nous faire un peu peur, Ben (alias Le Barbu, alias Bioman, alias M. Lenormand) arrive bien 15 minutes après tout le monde, mais heureusement, il a les billets...

Il y avait aussi Yolande pour nous accompagner : c'est la belle soeur de Ben et elle a passé quelques jours à visiter Stockholm et sa région.

Bien évidemment, les parents présents (et les autres aussi d'ailleurs) étaient hyper-inquiets, ainsi que notre professeur de sciences physiques, Mme Monnerie, qui a eu la gentillesse d'être venue pour notre départ.

Première étape du voyage : Stockholm-Paris. Elle s'effectue en deux heures de vol sur un petit Boeing 737 d'Air France, comme dans un rêve. On commence enfin à réaliser que la phase active du projet a bel et bien commencé.

Arrivés à Paris, lors du contrôle de police Djamila et Olivier ont quelques problèmes avec leurs couteaux Suisses : à ce moment intervient notre célèbre Bioman qui par des menaces inquiétantes réussi à convaincre les policiers de nos intentions pacifiques.

On doit attendre trois heures car notre avion ne part qu'à 23 heures. Occupations de la troupe : achat de journaux, coups de téléphone en France, repos, etc.

On embarque enfin dans un gros Boeing 747 de la compagnie Air Madagascar dont l'équipage est français. Enfin c'est le décollage ! Cet avion nous amènera jusqu'à Antananarivo, avec une petite escale à Nairobi, capitale du Kenya, où nous n’avons pas eu le droit de sortir. En effet, dehors, des militaires gardaient l’avion : pour nous empêcher de sortir, ou pour qu’on ne se fasse pas attaquer par des rebelles ?

 

Vendredi 14 octobre

Arrivée à Antananarivo

Après environ 15 heures de vol, on descend enfin sur Ivato, l'aéroport d'Antananarivo. On atterrit à 13h15 (11h15 en Suède) après quelques turbulences un peu inquiétantes.

Première impression : la chaleur ! Il fait au moins 35°C, et on doit attendre en plein soleil pour entrer dans l'aéroport. On passe la douane sans aucun problème grâce à l'intervention du proviseur adjoint du Lycée français de Tana, et on se dirige ensuite vers les tapis roulants afin de récupérer nos bagages. On attend 5 minutes, 10 minutes, 15 minutes... et l'aéroport se dépeuple alors que nos affaires n'arrivent pas. On s'informe et on nous apprend, catastrophe ! que nos affaires sont restées à Paris. Elles n'arriveront que dimanche... Tant pis, on attendra : l'aventure a commencé !

Après ces émotions, on va retrouver nos familles d'accueil, et chacun part de son côté. Le dépaysement est total (le mot est faible !) : on est vraiment dans un autre monde. Fini les routes goudronnées et les belles rues : c'est ici le règne de la pauvreté et de la misère.

En allant de l'aéroport à la ville, on passe près de rizières où le travail est fait manuellement. On voit beaucoup de petites maisons en briques rouges d'un étage : elles sont typiques de la région de la capitale. Les voitures ne sont pas dans un meilleur état que les routes : de vieilles Renault 4L, des Peugeot 403 et 404, des taxis-brousse 504 Break, minibus... Pour arranger le tout, la ville est très polluée, surtout par les gaz d'échappement et la poussière. La densité de population est très élevée à Tana, et beaucoup de malgaches ont ici de plus en plus de mal à trouver le minimum pour vivre.

L'après-midi, on va se promener dans le Zoma, le grand marché du vendredi. C'est impressionnant, il y a vraiment de tout : impossible de décrire ! On peut y acheter bien sûr de quoi se nourrir, se vêtir, mais aussi de superbes pierres précieuses ou non, des bouliers, des sculptures, des épices, de la vanille, des timbres de collection... Le tout à des prix très bas pour nous européens ; il faut quand même faire un peu attention à ses poches...

Le soir, repos bien mérité : on n'a pas tellement dormi dans l'avion !

 

Samedi 15 octobre

Accueil au Lycée Français - Sortie Géologie

On passe la matinée au lycée français de Tana. La prof de biologie, Mme Payen, nous fait un exposé sur son « Club Nature », et nous montre trois diaporamas où on voit plein de bestioles sympathiques... Ensuite on est tous conviés à un sympathique buffet de spécialités locales (sambosa, boulettes, chips, coca-gache, fanta-gache, eau-vive, THB...).

L'après-midi, on part en bus à une vingtaine de kilomètres de la ville avec quelques élèves du lycée. On voit plusieurs sortes de roches, un vieux volcan, de magnifiques paysages, et on se promène dans un mini-canyon (Lavaka) habité par de nombreux serpents et (grosses) araignées.

La soirée est occupée par une grande fête où nous sommes tous invités, organisée par la présidente de l'APE de Tana, Mme De Velp.

 

Dimanche 16 octobre

Sortie Histoire - Palais de la Reine.

On prend les mêmes et on recommence, cette fois pour une sortie d'histoire. On explore le village d'Ambohimanga avec de nombreuses "portes" qui se ferment par d'énormes pierres roulantes. On visite ensuite la résidence d'un ancien roi malgache avec un guide très dynamique (et quelque peu imbibé semble-t-il...). Il paraît qu'à l'époque, toute personne portant du rouge était décapitée, le rouge étant la couleur royale, et la coutume prescrit qu'il faut entrer dans la maison du roi avec le pied droit...

On pique-nique en plein soleil et on rentre à Tana. Au lycée, immense soulagement pour tous : les bagages sont arrivés, et ils n'ont même pas été ouvert !

Pour finir l'après-midi, on va assister à un concert de musique afro-malgache, organisé par RFI au grand stade de Mahamasina. L'ambiance était superbe, et on a bavardé et dansé avec des malgaches...

 

Lundi 17 octobre

Visite de « Personnalités » diverses.

Le rendez-vous était fixé ce matin à 7h30. Certains sont arrivés vers 9 heures, comme Wael et Ben entre autres... Mais ce n'était pas grave car le minibus n'est arrivé qu'à 11 heures : notre apprentissage de la patience a commencé.

On rend d'abord visite au ministre de l'environnement. Il occupe ces fonctions depuis deux mois à peine, et il n'a pas beaucoup de moyens... Malgré cela, il a été très accueillant et encourageant. C'est grâce à lui qu'on a eu toutes les autorisations nécessaires pour visiter les réserves naturelles de Madagascar.

A midi, on prend notre repas chez Yolande, puis on va voir le consul de Suède. On le met au courant de nos projets sur Madagascar. Pour finir, on va au WWF, mais il n'y a malheureusement personne pour nous recevoir.

Le soir, on va tous souper dans un restaurant italien : Chez Lorenzo. A part Benoît, Wael et Olivier, personne n'a apprécié le repas, dommage...

 

Mardi 18 octobre

Visite au WWF, Zoo, Marché de l'Artisanat

Ce matin on retourne au WWF où Mme Olivia (projet sur la montagne d'Ambre), Mme Rivo (écotourisme éducatif) et M. Langrand (protection des espèces menacées) nous expliquent la nature des activités de cet organisme à Madagascar : éducation des jeunes, édition d'un journal, protection de l'environnement, éco-developpement, etc.

On va ensuite visiter le parc zoologique de Tzimbazazy où on voit plein de Lémuriens de toutes tailles. On observe aussi des serpents, des caméléons, des tortues, des perroquets, des crocodiles : on aura l'occasion de côtoyer ces animaux dans la brousse... Il y a aussi de très beaux jardins avec de nombreuses plantes tropicales endémiques de Madagascar.

A midi, on dîne au restaurant « Ô Poivre Vert », bon et pas trop cher. Après cela, on va au marché de l'artisanat où on passe l'après-midi à marchander des quantités de souvenirs. On s'arrête aussi au Prisunic pour quelques cartes postales et t-shirts.

Le soir on prépare nos affaires car on quittera Tana demain pour nous rendre à Antsiranana (autre nom de Diego Suarez), à l'extrême nord du pays, au bord de l'océan Indien, alors que Tana est au centre, sur les hauts plateaux, à plusieurs centaines de kilomètres de la mer.

 

Mercredi 19 octobre

Départ en Minibus vers Diego

On aurait dû partir le matin : le premier minibus arrive à 11 heures, et le second seulement à 16 heures... On passe donc notre journée à écrire des lettres, des cartes postales, son journal...

A 17 heures enfin on prend la route. Répartition : Catherine, Saïd, Jason, Hans, Jacob, Joachim, Ben dans le car n°1, Sylvia (botaniste malgache nous accompagnant), Djamila, Ingrid, Milena, Benoît, Wael et Olivier dans le n°2. On roulera pendant toute la nuit : difficile de dormir, et c'est bien plus sympa de bavarder (il faut voir les têtes le lendemain). La route est pourtant encore acceptable : il n'y a pas encore trop de bosses et de trous (quo ique)...

 

Jeudi 20 octobre

Réserve de l'Ankarafantsika - Baignade

Vers 6h on doit s'arrêter un moment car notre car a « trop chaud »... On arrive finalement à notre première étape, la réserve WWF de l'Ankarafantsika. Comme il ne reste plus de chambres libres, on doit rester dans le réfectoire, avec les mouches et les moustiques le soir.

De 8 à 12h, certains dorment, d'autres explorent les environs. A midi, on mange du riz avec du poulet. Petit détail : les poules avaient été achetées vivantes et nous avaient accompagné quelques heures. Ça en a dégoutté quelques unes : certaines filles ne toucheront plus au poulet du voyage...

Un peu plus tard, on prend notre première véritable baignade à Madagascar : Saïd, Benoît, Jason, Joachim et quelques autres ont découvert un lac ce matin, et on s'y baigne tout l'après-midi : l'eau était au moins à 25°C, et on apercevait de temps en temps quelques crocodiles au loin. C'était sans doute un véritable bouillon de culture (bonjour les bactéries, sûrement plus dangereuses que nos amis les crocodiles...).

Après une bonne douche, on fait une marche dans la réserve avec un guide et on voit beaucoup d'oiseaux, de lémuriens, etc. La forêt est de type tropical sec avec des arbres épineux aux feuilles caduques, ainsi que de nombreuses lianes. On visite ensuite une réserve de tortues.

Au souper, riz, poulet et pâtes. On mange à la lueur des chandelles car, à 18 heures, il fait déjà nuit noire. A 20h, on part à nouveau dans la forêt avec un guide pour deux heures d'exploration nocturne avec nos lampes frontales, et on voit une bonne vingtaine de lémuriens (parmi les quatre espèces nocturnes), quelques oiseaux et un caméléon.

Ensuite, dodo : les serpentins chinois (anti-moustiques d'efficacité douteuse : demandez à Djamila et à Saïd !) fument dans tous les coins, et il fait très chaud.

 

Vendredi 21 octobre

24 Heures de Route...

On se lève à 6h. On se restaure puis on charge les camionnettes mais on ne repart qu'à 10h, après quelques heures d'attente dues à diverses réparations. On roule toute la journée, et on ne s'arrête qu'à 21h pour souper dans un restaurant qui possédait même un réfrigérateur : on a eu des boissons froides ! La plupart ont pris des steaks-frites mais il y avait aussi du poisson, de l'omelette, etc. Coût total : environ 90'000 francs malgaches (FMG), ce qui correspond à seulement 180 SEK (pour 14 personnes !).

Pour vous donner une idée des prix, voici le cours des différentes monnaies pendant notre voyage : 1 FF = 700 FMG, 1 $ = 3600 FMG, 1 SEK = 500 FMG.

Après le repas, on repart pour une longue nuit de piste, pendant laquelle on remarque de nombreux feux de brousse : les malgaches brûlent les forêts pour créer des pâturages pour leurs zébus. La qualité de la route commence à se dégrader : fini le goudron et bonjour les bosses et surtout la poussière. En effet, un des minibus (n°1) avait un gros trou dans le plancher, et certains se sont nourris de poussière toute la nuit...

 

Samedi 22 octobre

Lac Sacré - Arrivée à Antsiranana

On devrait arriver aujourd'hui à Diego Suarez : enfin ! car on commence à être vraiment crades (la poussière, le sable et la transpiration...).

A l'aube, Ben, très matinal, commence déjà à nous faire un cours à propos de la flore environnante (Ylang-Ylang, Cocotier, Cacaotiers, Bananiers, Hintsy, Manguiers, Rizières, Orchidées, Plantes épiphytes...), qui rappelle les plantations et la forêt primaire ombrophile de la côte Est.

A 8h, on s'arrête dans un "hotely" à Ambanja pour prendre un bon petit déjeuner : pain, confiture, thé, oeuf au plat. A la fin du repas, on croise par hasard le Chef de Province accompagné de son garde du corps et de son chauffeur. On roule encore quelques heures, puis on est contraint de s'arrêter pas loin d'un pont. « Le pont est coupé » dit la rumeur. Il ne manquait plus que cela ! Certains sont désespérés... En fait, le pont était seulement en travaux, et la circulation se faisait par intermittence : ouf !

La route est de nouveau bonne : on approche de Diego. On s'arrête encore une fois pour voir le Lac Sacré près d'Anivorano Nord. On a bien fait car on y a vu trois gros crocodiles nageant tout près de nous. Selon la légende racontée par Sylvia il y avait auparavant un village à cet endroit. Un jour par une chaleur accablante (comme aujourd'hui...) les habitants refusèrent de donner à boire à un étranger de passage. Peu après comme châtiment, le village fut englouti avec tous ses habitants. A la suite de ce cataclysme, les habitants furent réincarnés sous la forme de crocodiles : c'est eux qu'on a pu observer, et ils avaient des bracelets en argent à leurs pattes.

On arrive enfin à Diego ! A l'entrée cette petite ville d'environ 60'000 habitants, on se fait contrôler deux fois par des policiers qui s'ennuyaient, puis on arrive enfin au lycée français. Répartition pour les familles : Jason et Saïd chez le prof de biologie (M. Brouté), Joachim chez les profs de math et physique (M et Mme Tauleigne), Benoît chez le prof d'histoire, Wael chez dans la famille de Salim, Catherine dans la famille Henry, et le reste (Hans, Jacob, Milena, Djamila, Ingrid et Olivier) va à l'Hôtel de la Poste. En effet, Dahel, le père de Melissa (élève au lycée français) en est le propriétaire, et il s'est proposé d'héberger quelques élèves.

On part à la plage juste après car il fera bientôt nuit (il est déjà 17h30). Lorsqu'on arrive, il fait déjà très sombre, mais on se baigne quand même.

On rentre ensuite dans nos « familles ». Ceux de l'hôtel mangent au restaurant de l'établissement. Après le souper, on va voir un concert malgache de Jaojoby, puis on fait une première visite aux deux boîtes de nuit de la ville : le Nouvel Hôtel et la Vahiné.

 

Dimanche 23 octobre

Repos - Réunion ASE

Matinée de repos bien mérité. L'après-midi on va a une réunion de l'ASE (Association de Sauvegarde de l'Environnement), organisme qui avait été crée par Ben lorsqu'il habitait Diego (il y a une dizaine d'années). On y prépare le programme des deux prochaines semaines.

Le soir, on fait une tentative de sortie en boîte, mais on est vite refoulé par Bioman qui arrive à l'improviste. En effet, il paraît qu'on doit aller au lycée demain, et les cours commencent déjà à 7h...

 

Lundi 24 octobre

Lycée - Plage de Ramena - Scierie

On doit se lever tôt ce matin. Au petit déjeuner, le pain est sec : il y a pénurie de farine dans la ville... C'est assez fréquent nous dit-on.

Au lycée, on suit deux heures de maths (logarithmes népériens, du déjà vu) et deux heures de physique. Ça nous permet de faire connaissance avec les élèves de terminale.

A midi, on prend deux taxis pour nous rendre à la plage de Ramena (à 20 km de la ville). L'eau était bonne et le sable brûlant...

A 15h, on rentre pour aller travailler dans une scierie. Six d'entre nous commencent à monter des pépinières alors que les autres partent voir des plantations dans le village de Sakaramy.

 

Mardi 25 octobre

Idem que Hier

Exactement le même programme qu'hier après les cours. On inverse juste les groupes de travail pour la scierie : le travail est dur et il fait chaud. La moitié ne travaillant pas à la scierie est allé rendre visite à l'école de Joffre-Ville. L'accueil a été impressionnant : les élèves malgaches (de 5 à 13 ans) nous ont observés dans un silence solennel, puis sous la direction de leur maîtresse, ils ont chanté et dansé pour nous. Au retour, on a pu assister à des combats de lutte malgache (Morenga).

 

Mercredi 26 octobre

Lycée - Ramena - Restaurant

Début de journée moins brutal : les cours ne commencent qu'à 9h au lieu de 7h habituellement. A 12h, on part tous à la plage avec les autres terminales pour un pique-nique et un après-midi au soleil à la plage de Ramena.

Hans et Jacob quittent l'hôtel dans la soirée : ils ont trouvé une famille pour les accueillir (M. et Mme Simonel) et ils ont un petit appartement pour eux deux, pas mal... Le soir, on mange tous au restaurant d e l'Hôtel de la Poste, et on va prendre un bon dessert au Venilla dont le propriétaire est un des (très...) anciens élèves de Ben.

 

Jeudi 27 octobre

Scierie - Lycée Malgache - Vahiné

Une dernière journée de travail à la scierie. Après cela, on a rendez-vous à 16h30 pour une visite au Lycée Malgache. On s'attendait à une banale rencontre avec le directeur puis à une petite visite du lycée, et bien ça n'a pas été tout à fait comme cela...

En effet, on a été accueilli par un bon millier d'élèves : dans le jardin avaient été disposées une quinzaine de chaises pour nous, et tous les élèves du lycée étaient rassemblés autour de nous, nous observant. Impressionnant ! On a eu droit à deux courts discours en malgache, et on a du se présenter chacun à notre tour. Après cette épreuve, la chorale a chanté « Oh ! When the Saints... » et pour finir on a assisté à une superbe chorégraphie de trois jeunes sur de la techno : génial !

Par la suite, on est allé dans une salle avec une vingtaine d'élèves du Club Environnement où quelques profs (Directeur adjoint, Biologie, Physique...) nous ont parlé. Pendant ce temps, il y a eu de nombreux échanges d'adresses à travers la classe entre malgaches et stockholmois. Les garçons malgaches recherchaient surtout les adresses des quatre filles de notre groupe...

Pour finir la soirée en beauté, on va en boîte avec les terminales du lycée français.

 

Vendredi 28 octobre

Repos - Baie de Sakalava - Restaurant

Il n'y a rien de prévu pour cette matinée : certains se reposent, d'autres font des achats... A Diego on peut trouver de superbes t-shirts, des paréos, des cassettes audio (copies pirates évidemment, pour 6'000 FMG ce n'est pas cher...), des timbres, des bijoux, des coquillages, et plein d'autres belles choses.

L'après-midi, on part en 4X4 à la Baie de Sakalava où on trouve une superbe plage. Celle-ci est différente de celle de Ramena : l'eau est plus chaude et Saïd peut enfin profiter de la planche qu'il a emmenée avec lui car il y a des vagues.

Pour le souper, on va au restaurant « Ma Constance ». Après cela, certains voulaient à nouveau aller en boîte, mais Bioman a apposé son veto à cette idée : tout le monde au lit !

 

Samedi 29 octobre

Montagne d'Ambre - Marche en Forêt

On part à 8h et on passe à la scierie chercher les pépinières que l'on a construites. On les amène aux écoles pilotes de Sakaramy et de Joffre-Ville. On fait une campagne de sensibilisation et on leur explique une méthode de plantation différente. On mélange de la terre avec du fumier (il manque le sable : il aurait du être livré ce matin...) et on répartit le tout dans les pépinières à l'aide des enfants du village. Ils planteront ensuite des graines d'arbres fruitiers comme le Jacquier, le manguier, le Papayer et le Citronnier ; des arbres de forêt comme le Rami, le Palissandre, le Raphia, l'Eucalyptus et l'Araucaria qu'ils ont trouvés.

A Joffre-Ville, après avoir placé les pépinières, le directeur et les maîtresses nous signalent un gros problème d'adduction d'eau. En effet le tuyau est détruit, et on doit marcher 400 m. pour chercher l'eau. Le professeur de physique du lycée Malgache (M. Philippe Cnudd) s'est proposé de demander à la mission de coopération française de prendre en charge la réparation de cette conduite.

On passe le reste de la journée dans la superbe réserve WWF de la Montagne d'Ambre. C'est un dernier îlot forestier de type forêt primaire tropicale humide de moyenne altitude, et la végétation est luxuriante avec de très nombreuses espèces de Palissandres, de Ficus, de Palmiers, de Fougères arborescentes, d'Orchidées... Tout autour de ce parc, la désertification a commencée.

On pique-nique près du refuge de la station forestière des Roussettes où on rencontre un chercheur suisse, puis on va faire une bonne marche pour atteindre une grande cascade où plusieurs se baignent.

Pendant cette promenade, Wael s'est causé une très grosse frayeur d'abord en se perdant, en égarant ensuite ses lunettes, puis en tombant. Rien de grave heureusement, mais on a quand même mis une demi-heure pour le retrouver. Pendant la remontée, le groupe de l'arrière a pu approcher et filmer des lémuriens, et même leur donner à manger des bananes dans la main.

 

Dimanche 30 octobre

Journée Reboisement - Nuit à Ramena

Grande journée active de reboisement avec des élèves du lycée français, du lycée malgache, les scouts, les membres de l'ASE, et des militaires. Rendez-vous à 8h, départ pas avant 10h évidemment... Notre moyen de transport est aujourd'hui un (très) vieux camion militaire d'un état plus que douteux... On va travailler au jardin de l'école de Joffre-Ville où on creuse une centaine de trous dans de la terre plutôt dure, on plante des arbres fruitiers et on les arrose.

C'était une journée très sympa, avec plein de nouvelles connaissances, surtout malgaches.

Dans la soirée, des changements de familles se font : Benoît, Saïd et Jason passent à l'hôtel alors qu'Olivier va chez le prof de biologie M. Brouté.

Comme la journée de demain est libre, on décide de passer la nuit dans un bungalow à Ramena. Donc vers 11h on part avec sacs de couchage et pique-niques dans un taxi-brousse. Wael, Hans et Jacob ne sont pas du voyage, mais Fabrice et Sébastien du lycée français nous accompagnent.

Après 30 minutes de route, on arrive à Ramena. On soupe dans un restaurant du village (on fait réveiller le cuisinier...) et on marche une vingtaine de minutes pour atteindre le bungalow de Sébastien. Il est minuit passé : suite demain !

 

Lundi 31 octobre

Soleil + Mer = Plage

On n'a pas beaucoup dormi cette nuit : on s'est bien amusé et on s'est tous baigné pendant la nuit. On se couche finalement vers 3 heures du matin.

On fait la grasse matinée et on passe la journée à la plage dans l'eau ou à bronzer. On ne rentre à Diego que vers 17h : la peau de chacun d'entre nous a bien bruni, et même hélas parfois un peu trop...

 

Mardi 1 novembre

Nosy Hara

On se retrouve tous à 6h30 pour partir à Nosy Hara, île sur laquelle on a l'intention de créer une réserve de lémuriens. On roule une heure sur de mauvaises pistes pour atteindre Ampasindava. De là on prend une grande barque et on navigue une bonne heure sur une mer calme. On arrive enfin sur notre île. Rosida, Sébastien, Fabrice, et Joachim du lycée français nous accompagnent aujourd'hui. On passe la journée à explorer l'île et aussi à profiter de sa belle plage. Les fonds sous-marins sont aussi très intéressants.

Nosy Hara est une petite île d'environ 3 km de long sur 1 km de large, avec des falaises abruptes de nature calcaire. La végétation est de type tropicale sec avec des petits arbres, des lianes et des broussailles épineuses. Il y a deux belles plages qui se prolongent par deux petites vallées dans lesquelles on a observé des animaux comme des chauves-souris, des lézards, des oiseaux... Sur une falaise se trouve le nid d'un couple d'aigles pêcheurs, c'est une espèce très rare à Madagascar.

A 16h, retour : à nouveau 2h de bateau et 1h de voiture.

 

Mercredi 2 novembre

Repos et Liberté

Journée complètement libre : repos, correspondance, shopping, plage, etc.

 

Jeudi 3 novembre

Chasse aux Lémuriens 1/2

Ce matin, changement des habitudes : le rendez-vous est fixé à 4h30 car cette journée est prévue pour la chasse aux lémuriens. Le taxi-brousse n'arrive qu'à 5h30, classique. On va dans une forêt à proximité de Joffre-Ville avec un guide. Notre guide-chasseur prépare un piège sur une branche horizontale. Il est constitué par deux collets faits de petits bois et de lianes, et de papaye servant d’appât. L'attente commence dans le silence.

Elle se prolongera pendant plusieurs heures, et sans aucun résultat hélas. On réessayera demain. A défaut de lémuriens, on a quand même pu observer d'autres animaux comme des caméléons et des lézards.

 

Vendredi 4 novembre

Chasse 2/2

Journée en tout point identique à hier, seul l'emplacement change. On roule longuement sur des pistes en très mauvais état du côté ouest de la montagne d'Ambre. Ben est très étonné des changements de la végétation : la belle forêt a fait place aux bambous et aux galabers (broussailles épineuses). Les lémuriens ont presque complètement disparu de cette région. Malgré notre bon équipement aujourd'hui (une véritable sarbacane avec des seringues hypodermiques...), on ne parvient pas à capturer les quelques lémuriens (très farouches) que l'on aperçoit.

On rentre donc une nouvelle fois bredouilles.

L'après-midi, on va se consoler chez « Glace Gourmande » où on déguste de délicieuses coupes à 1000 francs la boule...

 

Samedi 5 novembre

Nosy Hara... - Nuit à la Belle Etoile

Le rendez-vous était à nouveau fixé à 4h30, mais on n'a commencé à bouger qu'à partir de 7h. On repart aujourd'hui à Nosy Hara pour y lâcher les quatre lémuriens que les membres de l'ASE et un agent SPEF (Service provincial des Eaux et Forêts) ont libérés des cages chez des habitants de Diego (c'est en effet interdit de maintenir ces bestioles en captivité). A Ampasindava le moral de l'équipe prend un sacré coup : on apprend tout à coup qu'on n'a pas le droit de mettre des animaux sur l'île car elle est « Fady » (sacrée). Ils auraient pu nous le dire plus tôt : une partie non négligeable de notre projet était basés sur cette opération !

On décide de quand même passer la nuit sur l'île comme c'était prévu. On reprend donc la barque, mais le voyage est cette fois plus difficile que la dernière fois : la mer est un peu agitée et on se fait bien rincer. Heureusement qu'il y a du soleil ! On atteint l'île en fin d'après-midi.

Les activités sont diverses : préparation du souper, escalade, plongée, promenade, jeux de cartes ou d'échecs... Après le repas, on fait quelques parties de Tarot et de Uno sous les lampes de poches, puis on dort à la belle étoile : le ciel est superbe.

 

Dimanche 6 novembre

Retour Mouvementé vers Diego

Même programme que hier soir. On remonte dans la barque vers 14h. Le voyage de retour est horrible. Les vagues sont de 2 à 3 mètres de haut et le vent est frais : on est tous trempé jusqu'aux os et complètement gelé. Pour couronner le tout, le moteur manque de tomber en panne en plein milieu du parcours. C'est avec soulagement qu'on débarque après une heure de navigation qui nous a semblée très longue.

Mais le voyage n'est pas fini : il faut encore affronter les bosses et la poussière de la piste jusqu'à Diego pendant une heure.

 

Lundi 7 novembre

Shopping - Boîte jusqu'à 3h30

Dernière journée à Diego Suarez. Rien de spécial n'est prévu pour aujourd'hui : on en profite pour faire de derniers achats et écrire encore quelques lettres.

Ce soir, on soupe au restaurant Libertalia avec quelques élèves du lycée français (Rosida, Hossein, Fabrice, Dany) et Auguste du lycée malgache, puis on passe une grande partie de la nuit à la Vahiné où on a quasiment la boîte pour nous tout seul. On ne rentre qu'à partir de 3h30...

 

Mardi 8 novembre

Retour à Tana en B737

On fait nos adieux aux familles, et on arrive à l'aéroport juste à temps pour le check-in. L'avion est un Boeing 737 tout neuf, beaucoup plus agréable que celui qu'on a pris de Stockholm à Paris. Le voyage dure un peu plus d'une heure, et on atterrit à Antananarivo vers 13 heures.

On se restaure chez Yolande puis on retrouve nos familles d'accueil. Certains préfèrent néanmoins passer ces deux dernières nuits en groupe dans la grande maison de Yolande, qui s'est gentiment proposé pour nous héberger.

 

Mercredi 9 novembre

Repos - Zoma

Journée calme où chacun fait ce qu'il veut. On va à peu près tous faire des achats au Zoma et au marché de l'artisanat : il y a tant de souvenirs à ramener...

 

Jeudi 10 novembre

Pique-Nique à Montasoa

Un peu de tourisme aujourd'hui : on roule 1h30 pour voir le très beau lac de Montasoa. C'est le lieu villégiature des familles aisées d'Antananarivo. En rentrant on repasse encore au marché où on dépense nos derniers Francs Malgaches.

Le soir, un superbe cocktail de départ est organisé chez Yolande où étaient invitées toutes les familles.

 

Vendredi 11 novembre

Départ pour Paris

Cet après-midi, bye-bye Madagascar ! On embarque à 18 heures dans notre 747 à destination de Paris. Cette fois, on est vraiment dispersé aux quatre coins de l'appareil. Le vol se déroule sans problème, et on atterrit à Charles de Gaulle à 4h30 du matin.

 

Samedi 12 novembre

Paris, puis enfin Stockholm

Mme Lenormand nous accueille à l'aéroport : c'est la maman de Ben. On prend le R.E.R. et le métro pour nous rendre en ville, et on mange pour 720 francs (pas malgaches hélas...) de croissants et de pains au chocolats dans un café. Il fait plutôt frisquet : entre 5 et 10°C. Les pulls et les blousons ont fait leur réapparition...

La réunion avec les hauts responsables de l'Agence de l'Enseignement du Français à l'Etranger (Ministère des Affaires Étrangères) ayant été annulée au dernier moment, on passe la matinée à nous promener sur les Champs Elysée où on visite la FNAC, le Virgin Megastore, Décathlon, et pour les filles, certaines boutiques de mode.

A midi on se retrouve tous à l'appartement de Mme Lenormand, et on se régale des sandwiches qu'elle nous a préparés. Peu après, on rentre à l'aéroport pour repartir en direction de Stockholm avec un A320 très confortable. On arrive enfin à Arlanda vers 17h, et l'annonce de la température extérieure par le pilote (-4°C) nous jette un froid : pourquoi est-ce qu'on n'est pas resté là-bas, au soleil ?!?!?

On récupère nos bagages (oui, ils sont là !), et on passe la douane sans problème (même Wael passe avec son perroquet sans se faire remarquer). Pour finir, on retrouve nos familles et M. Alezrah (directeur de notre lycée) à la sortie. Retrouvailles...

 

Et voilà, l'aventure est terminée !

 

 

Stockholm, décembre 1994.

 

 

Olivier Müller

 

 

 

Responsable du Projet :

 

Benjamin Lenormand

 

Professeur de Sciences Naturelles

 

 

Participants au voyage :

 

Wael Abdel-Wahab

Jason Broide

Saïd Damoun

Milena Davila

Joachim Dayteg

Hans Grundberg

Ingrid Guet

Djamila Holmlund

Benoît Martin

Catherine Maurel

Olivier Müller

Jakob Thegerström

 

et aussi Nathalie Roche

qui nous a accompagnée par la

pensée, étant partie en France

à la fin de la première S...

 

Terminale S

1994-1995

Lycée Français Saint-Louis

Stockholm - Suède

 

 

Réalisation de ce Dossier :

 

Benjamin Lenormand

Olivier Müller

 

 

Photographies et Dessins :

 

Benoît Martin

Saïd Damoun

Djamila Holmlund

Joachim Dayteg

Patryck Vaucoulon

Benjamin Lenormand

 

 

 

Remerciements :

 

 

Mme Yolande IAVILISY

Groupe AIR FRANCE : M. HACHE et son équipe

AIR MADAGASCAR, et en particulier le chef d’agence à Antsiranana

Société THOMSON : M. BORESTEL

PHARMANORD : M. B. SCHNEIDER

WORLD WIDE LIFE FOUND (W.W.F.) : M. Olivier LANGRAND.

SKO, AGROFORESTERIE

MINISTÈRES MALGACHES :

Education Nationale : M. Gathien HORACE, Mme MONIQUE

Environnement : M. George Aldine RABELAZA, M. BERNARD

Eaux et Forêts de Tananarive et de Diego Suarez

MINISTÈRES FRANCAIS :

A.E.F.E : M. BRY, M. HELT

Environnement : Mlle A. GIRY, M. LAJOUANIE

Education Nationale

Agriculture

MINISTÈRE DES AFFAIRES ETRANGÈRES SUEDOIS : M. GRUNDBERG, M. LEJON HUBUD PORKEL

CONSULATS :

De France en Suède

De Suède à Madagascar

ASSEMBLÉE NATIONALE MALGACHE : Mme Louise Odette RAHAINGOARISOA

ADMINISTRATION MALGACHE et ses nombreux élus locaux

Conseiller Culturel, M. VALLIAKHOLERI

M. Jean Jacques PETTER, Directeur du Parc Zoologique de Vincennes

M. Jean Louis RATSIMBAZAFY

La TÉLÉVISION NATIONALE MALGACHE

L’A.N.G.A.P. (Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées)

LYCÉES FRANCAIS :

SAINT LOUIS de Stockholm, et son Association de Parents d’Élèves : M. ALEZRAH et son administration, M. MALMQVIST

À ANTANANARIVO et son Association de Parents d’Élèves, M. Eric DOUCOT et son administration, Mme PAYEN, Mme DEVELP.

SADICARNOT d’Antsiranana et son Association de Parents d’Élèves, M. le Proviseur, M. BROUTÉ, DIEGO

L’HÔTEL de la POSTE à Antsiranana, M. DAHEL

La VAHINÉ et la VANILLA, MM Guy et Rolland SYLVAIN

L’A.S.E. (Association pour la Sauvegarde de l’Environnement) : Mme Mathilde NAROVE, M. Imbe VENANCE, et tous ses membres

Les Lycéens et écoliers malgaches, et à leurs enseignants

Les chauffeurs de Taxi et de barques

 

Merci aussi à tous nos bons amis les Lémuriens !

 

VELOMA ! AU REVOIR ! HEJ DÅ !